Elsa Dreisig

Combien de compositeurs ont été inspirés par les amants de Vérone dépeints par Shakespeare ? De Vincenzo Bellini à Leonard Bernstein en passant par Hector Berlioz, la liste est longue. Si le Roméo et Juliette de Charles Gounod, créé pendant l’Exposition universelle de 1867, remporte d’emblée un succès populaire, c’est sans doute parce qu’il a traduit le plus finement la pulsion de vie des célèbres amoureux. Quatre duos d’amour, une valse ardente, une musique lumineuse et lyrique : toute la partition frissonne de désir et de fraîcheur. Qui mieux que Thomas Jolly, l’un des plus inventifs metteurs en scène de sa génération, pouvait célébrer cet hymne à la jeunesse ? Après son Eliogabalo de Cavalli en 2016, ce fin connaisseur de Shakespeare signe sa deuxième collaboration avec l’Opéra national de Paris.

The Berlin State Opera is back at its place of origin: Unter den Linden! After extensive renovations, it was reopened with Schumann's scenes from Goethe's Faust under the direction of Daniel Barenboim. Staged by Jürgen Flimm and with the stage design by the renowned German artist Markus Lüpertz

Boldly rewriting the opera’s dialogue to accommodate his concept, Mr. Tcherniakov presents “Carmen” as a large-scale role-play, a novel bit of psychotherapy for a numb modern man.

Weary of tragic subjects, for the final part of Il Trittico Puccini composed a grand confidence trick orchestrated by a falsifier willing to do anything to gain wealth. Including bringing back the dead!

Quel est ce feu qui pousse Don Giovanni à séduire, à soumettre, à conquérir les femmes une à une, avec la fièvre et la froideur du prédateur ferrant sa proie, à poursuivre à travers elles un obscur objet qui toujours se dérobe à lui ? Pour sa deuxième collaboration avec Da Ponte, Mozart devait marquer au fer rouge l’histoire de l’opéra et hanter à jamais la culture européenne. Kierkegaard nous invitait à écouter dans ce Dissolu puni « le chuchotement de la tentation, le tourbillon de la séduction, le silence de l’instant ». Le cycle Mozart-Da Ponte se poursuit avec Don Giovanni confié à Ivo Van Hove. Habitué à interroger le sens politique des œuvres, le metteur en scène réalise, après Boris Godounov, sa deuxième mise en scène pour l’Opéra de Paris.

Staatsoper Berlin’s new production of Rameau’s tragédie lyrique, directed by Alletta Collins; featuring costumes, sets and lighting designed by Ólafur Eliasson; and musical direction by Simon Rattle, who makes his debut with the Freiburg Baroque Orchestra.

A nunnery or love? Love or money? Money or death? – On her way to the monastery, the young Manon is wooed by men. When Chevalier Des Grieux turns up, they fall in love and decide to escape. They live in Paris, money is scarce, family honour injured. And so Manon agrees to have Des Grieux abducted at his father's command, and begins a new life with a rich man. While she lives in the lap of luxury, in his pain Des Grieux decides to take holy orders. Manon learns of this and is able to change his mind. Again they live together: their love is enormous, money is scarce, and luxury and the casino beckon. Accused of cheating at cards, they are arrested; Des Grieux is released, but Manon is sentenced to a women's prison. Money is supposed to save her, but already she is too weak ... Recording of the premiere on January 24, 2021 from the State Opera Hamburg.

À Salzbourg, Christof Loy met en scène le plus marivaudien des opéras de Mozart. Une œuvre dirigée par Joana Mallwitz, première femme à tenir la baguette d’un opéra au sein du prestigieux festival depuis sa création. Deux jeunes soldats, Guglielmo et Ferrando, fiancés à deux sœurs, Fiordigili et Dorabella, sont mis au défi par le cynique Don Alfonso, célibataire d'âge mûr. Il parie 100 sequins avec les deux amoureux qu'il parviendra à leur prouver l'infidélité de leurs belles. Guglielmo et Ferrando, acceptant de se prêter à son jeu, feignent donc de partir au régiment pour revenir, déguisés, courtiser chacun la fiancée de l'autre.