Giorgi Gio Tabidze

Au matin de ses 52 ans, Manana, qui est professeur de littérature, fait grise mine dans l'appartement où elle vit avec son envahissante mère Lamara qui régente l'organisation, son quasi mutique père Otar, son époux Soso, son fils de 20 ans Lasha rivé à son ordinateur et sa fille de 23 ans Nino, jeune mariée habitant sous le toit familial avec l'étudiant Vakho. Mais rien n'y fait, "les gens viendront quand même" et Manana subit le rituel animé d'une soirée effervescente d'anniversaire, bouquet de fleurs, alcools et chanson en prime. Mais comme elle refuse de participer, ne concédant qu'une apparition, son mari lui fait des reproches : "mais qu'est-ce qui t'arrive ? Quelqu'un est mort ?

En 2018, bien après la dissolution de l’athéisme soviétique, la Géorgie est devenue un pays où le christianisme orthodoxe est en pleine croissance. Les organisations fascistes émergentes, qui perpétuent les valeurs conservatrices en matière de nationalisme, de religion et de sexualité, sont enracinées dans ce fondamentalisme. L’une de ces batailles est contre les clubs sexuels et les bordels gérés par des immigrés musulmans qui offrent une solution à la jeunesse géorgienne dans un pays où le prénuptial est un tabou religieux pour les filles, mais un mandat culturel pour les garçons. Sandro, 16 ans, est dans une période de formation lorsque son père célibataire l'abandonne pour devenir moine. Vulnérable et sensible aux influences idéologiques, l'esprit et le corps de Sandro sont tirés de toutes les directions : il doit naviguer entre sa recherche d'une figure paternelle qui se traduit par une dévotion croissante à Dieu et l'influence des organisations fascistes sur la jeunesse.